(écoutez) Suor Angelica - Senza mamma
Cet opéra créé en 1918 au Metropolitan de New York est le 2ème d’un tryptique ou l’on trouve’’ II TABARO’’ pour la partie tragique ’’ GIANNI SCHICCI ‘’pour la comédie, SUOR ANGELICA étant l’opéra illustrant le lyrique . Rappelons que ces trois œuvres n’ont rien à voir les unes avec les autres sauf d’être un exercice de style consistant à illustrer trois genres différents. Puccini considérait cette œuvre comme l’une de ses meilleures, ce ne fut pas le cas du public, ni de la critique. Il n’en reste pas moins que l’aria ’’Senza mamma’(sans maman) fait partie des plus grands airs du répertoire.
Le thème
L’action se déroule dans un couvent au 17 ème siècle à Sienne. Angelica, femme de l’aristocratie florentine est contrainte par sa famille de rentrer dans les ordres après avoir mis au monde un enfant dit illégitime (de nos jours il faudrait construire des couvents!).
Pendant sept ans elle reste sans nouvelles de sa famille jusqu’à la visite intéressée de sa tante qui lui annonce cruellement pour une sombre histoire d’héritage, le décés de son fils. Désespéré, elle avale un poison pour rejoindre son fils dans la mort. Consciente du pêché qu’elle vient de commettre, en mourant elle implore la Vierge qui lui tend d’un geste doux, son enfant.
L’air
"Senza mamma" : Angelica vient d’apprendre la mort de son fils et décide de le rejoindre.
L’interprete
Maria Callas: mezzo-soprano, née à New York,en 1923 de parents Grecs (née Kalos). A 5 ans elle est victime d’un accident qui la laisse inconsciente pendant 12 jours. Sa mère dominatrice et avide de notoriété réussit à la convaincre qu’elle pouvait avoir une carrière de cantatrice reconnue, elle fut dailleurs sa première agent artistique.
Dès 8 ans sa voix étonne et elle est souvent sollicitée pour chanter dans des fêtes ou des petits galas. A 15 ans, rentrée en Grèce, elle intègre le conservatoire d’Athènes après avoir essuyé un premier refus.
Elle fait ses vrais débuts en 1942 dans « Tosca » à Athènes. Repartie aux Etats-Unis sa carrière américaine démarra plutôt mal et elle en fut même réduite à chanter dans des restaurants. Grâce au chef d’orchestre Tullio Serafin, elle est enfin reconnue à sa juste valeur et sa carrière ira grandissante; elle interpretera tous les grands rôles sur toutes les scènes du monde.
Sa rivalité avec Renata Tebaldi, son caractère un tantinet capricieux, sa vie sentimentale agitée (divorce difficile, liaison avec Onassis, puis rupture...) donnera pendant longtemps l’image caricaturale de la Diva.
Elle se retire de la scène en 1965 et se consacre à l’enseignement de l’interprétation lyrique. A partir de 1974, elle se retire dans son appartement parisien, elle décède en 1977 d’une pneumonie à l’âge de 53 ans, usée par la vie, les médicaments et probablement sa cure d’amaigrissement (perte de 30 kg). Certains diront même qu’elle a été assassinée par une associée, (avec qui elle avait créé une fondation humanitaire), dans le but de récupérer une partie de l’héritage. Elle reste la plus grande tragédienne lyrique du 20 ème siècle.
Le compositeur
Giacomo Puccini : Il naît en 1858 à Lucques. C’est en écoutant’ Aida’ de Verdi qu’il découvre l’opéra; 4 ans plus tard il entre au conservatoire de Milan où il restera 3 années; son deuxième opéra EDGAR est donné à la Scala de Milan, il a alors 29 ans . En 93 et 96 il crée successivement MANON LESCAUT et LA BOHEME; en 1900, création de la Tosca dont la première est un échec ainsi que les représentations parisiennes, l’œuvre est retirée de l’affiche au bout de 3 représentations avant de connaître 5 ans plus tard le succès mondial que l’on sait.
En 1904, nouvel accueil très réservé pour MME BUTTERFLY. En 1918, il présente son tryptique : D’LL TABARO, SUOR ANGELICA, GIANNI SCHICCHI.
Il décède en 1924 sans avoir pu achever son dernier opéra TURANDOT. .