
(mp3) Nabucco - Va Pensiero
Nabucco, créé à la Scala en 1842, est le 37ème opéra de Verdi et son premier succès. Cet opéra très patriotique auquel Verdi doit sa réputation de révolutionnaire fut pourtant tout d'abord refusé par lui, le livret de Solera ne l’ayant pas séduit à part les vers de "va pensiero". Pour être juste, il faut dire qu’il traversait une période un peu pénible, mort de sa fille, de son fils et de sa femme. On dit que Nabucco l’a sauvé du suicide.
Il dira plus tard "je refuserais aujourd’hui de traiter des sujets comme Nabucco". Temistocle Solera s’est lui même inspiré d’une pièce de Francis Cornu et auguste Anicet Bourgeois, créée en 1836.
Le thème
L’action se déroule à Jerusalem et Babylone en 586 avant JC. Le roi de Babylone, Nabucco, a triomphé des hébreux mais leur grand prêtre Zaccaria menace de tuer Fenena, sa fille, s’il continue ses exactions.
Fenena aime Ismaël, neveu du roi de Jerusalem. Nabucco qui s’est proclamé l’égal de dieu, tombe foudroyé et l’esclave Abigaille qui vient de découvrir qu’elle n’était pas la fille légitime du roi, en profite pour l’emprisonner. Abigaille qui est, elle aussi, amoureuse d’Ismael se propose d’envoyer Fenena sa rivale au supplice. Fort heureusement, Nabucco est liberé par ses soldats et Abigaille meurt empoisonné en implorant un peu tard le pardon d’Ismaël et de Fenena.
L’air
"Va Pensiero" : les juifs pleurent la patrie perdue: " Rallume les souvenirs dans nos coeurs, parle nous du temps passé".
Les interprètes : les Chœurs de Berlin
Le compositeur : Giuseppe Verdi
Verdi est né près de Parme en 1813 dans une famille modeste. Il connaît des débuts difficiles dans la vie: il est refusé au conservatoire de Milan pour ses idées politiques, il perd ses deux enfants à quelques mois d’intervalles; en 1839 il obtient son premier succès à la Scala de Milan mais quelques mois plus tard, il perd son épouse. Cette série se terminera par l’échec d’une comédie à la Scala. Enfin, en 1842 il triomphe avec Nabucco.
Il s’inspirera des grands maîtres de la littérature pour écrire ses principales œuvres qui, comme sa vie, connaissent une alternance de hauts et de bas. Ces années galères s’achèveront par l’écriture de 3 chefs d’œuvre : Rigoletto (1851), Le Trouvère et Traviata. Sa carrière internationale est désormais lancée, d’autres grandes œuvres suivront à un rythme apaisé: les Vêpres Siciliennes (1855), la Force du Destin (1867), Aida (1871), Requiem (1874), Otello (1887) et Falstaff (1893). Très engagé politiquement dans l’Italie révolutionnaire il sera élu député en 1861. Il s’éteint à Milan en 1901; deux cent mille personnes suivront son enterrement.