
(écoutez) La Vestale - Toi que j'implore
"Une Norma néo-classique avec une fin heureuse" c'est ainsi que Visconti qualifiait l'oeuvre de Spontini qu il mit en scène à la Scala de Milan avec Maria Callas.
Pourtant l'oeuvre connut des débuts difficiles, elle fut créée après une année de répétitions et moulte remaniements de la partition qui était jugée trop difficile.
Le compositeur a renoué avec la tragédie grandiose et le style classique par ses effets scèniques. La vestale est basée sur une intrigue forte avec un personnage dont les émotions confèrent à l'oeuvre une grande intensité dramatique
la vestale fut donnée en 1807 à l'Opéra de Paris. Elle incarnait parfaitement l'esprit de l'empire, ce qui était le souhait de Spontini qui tenait à satisfaire son "sponsor" Napoleon 1er.
Le thème
L'action se passe à Rome. le jeune général Licilius brûle d'un amour partagée pour Julia, une jeune vestale qui aurait du l'épouser si le père de Julia n'avait exigé que sa fille ne se consacre qu' aux dieux. Licilius se rend dans le temple vesta et tente de convaincre Julia de fuir avec lui.. Julia troublée par cet échange passionné, laisse s'éteindre la flamme sacrée. Elle est condamnée à mort mais sera sauvée par un miracle prouvant que les dieux lui ont pardonné. Libérée de ses voeux par le Grand Pontife, elle peut épouser licilius.
L'air
- "Toi que j'implore (tu che invoco)" : Julia implore la déesse d'étouffer cet amour sacrilège
L'interprète
Maria Callas (1923-1977) : Mezzo soprano née à New York, en 1923 de parents Grecs (née Kalos). A 5 ans, elle est victime d
’un accident qui la laisse inconsciente pendant 12 jours. Sa mère dominatrice et avide de notoriété réussit à la convaincre qu’elle pouvait avoir une carrière de cantatrice reconnue; elle fut dailleurs sa première agent artistique.
Dès 8 ans, sa voix étonne et elle est souvent sollicitée pour chanter dans des fêtes ou des petits galas. A 15 ans, rentrée en Grèce, elle intègre le conservatoire d
’Athènes après avoir essuyé un premier refus.
Elle fait ses vrais débuts en 1942 dans " Tosca", à Athènes. Repartie aux Etats-Unis, sa carrière américaine démarra plutôt mal et elle en fut même réduite à chanter dans des restaurant.
Grâce au chef d
’orchestre Tullio Serafin, elle est enfin reconnue à sa juste valeur et sa carrière ira grandissante; elle interprètera tous les grands rôles, sur toutes les scènes du monde.
Sa rivalité avec Renata Tebaldi, son caractère un tantinet capricieux, sa vie sentimentale agitée (divorce difficile, liaison avec Onassis, puis rupture.. ) donnera pendant longtemps l
’image caricaturale de la Diva.
Elle se retire de la scène en 1965 et se consacre à l’enseignement de l’interprétation lyrique. A partir de 1974 elle se retire dans son appartement parisien, elle décède en 1977 d’une pneumonie, à l’âge de 53 ans, usée par la vie, les médicaments et probablement sa cure d’amaigrissement (perte de 30 kg). Certains diront même qu’elle a été assassinée par une associée, avec qui elle avait crée une fondation humanitaire, et ceci dans le but de récupérer une partie de l’héritage.
Elle reste la plus grande tragédienne lyrique du 20 ème siècle.
Le compositeur
Gaspare Spontini : Compositeur né à Maiolati, dans les états pontificaux, en 1774 . Contre l'avis de son père, il fait des études de musique au conservatoire de Naples. Son caractère difficile et ses résultats l'obligent à les interrompre prématurément. Il s'installe à Paris en 1803, attiré par la gloire de Napoleon. L'empire recherchant des talents nouveaux en adéquation avec les idées du moment, Spontini sut saisir cette opportunité, soutenu notamment par l'impératrice Joséphine . Son ouvrage majeur "La Vestale" fut donné en 1807 à l'opéra de Paris et obtint immédiatement un grand succès.
En 1819, il fit donner son opéra "Olympie", considéré comme le meilleur par les amateurs, mais qui ne rencontra le succès espéré qu'en 1826. Ebranlé par cet échec, il fit de nombreux séjours dans diverses villes européennes, et surtout en Allemagne qu'il quitta définitivement en 1842. Il s'installa à Rome où le Pape le fit Comte. A sa mort, en 1851, il légua sa fortune à des institutions charitables.