mercredi 22 février 2017

Aïda (Giuseppe Verdi)


Cette oeuvre fut créé en 1871 au Caire, à l’opéra khédival, pour l’inauguration du canal de Suez. Verdi regrette cette première au Caire reservée à une élite mondaine et sans égyptiens. L’archéologue Mariette a conçu les décors mais préféra ne pas faire figurer son nom craignant un échec retentissant. Le succès fut énorme. Moussorgski dira : son « Aïda » dépasse tout et tous, y compris lui même.  

Le thème:

L’action se déroule à Menphis et à Thèbes et met en scène les amours d’un officier égyptien (Radâmès) et d’une esclave (Aïda). Radâmès part combattre les éthiopiens dont il revient vainqueur. Ses pensées sont néanmoins tournées vers Aïda l’éthiopienne qui est l’esclave d’Amneris la fille du roi, elle même amoureuse de Radâmes.

Pour le récompenser de sa victoire, le roi donne la main de sa fille à Radâmès. Celui-ci, peu ravi, cherche à revoir Aïda qui est tiraillée entre son amour pour Radâmès et sa fibre patriotique, d’autant que son père la menace et finit par la contraindre à trahir Radâmès en lui faisant divulguer des secrets militaires. Celui-ci est arreté et doit choisir entre être enterré vivant ou épouser Amneris. Il préfère la mort et se retrouve enfermé dans une tombe où il a la surprise d’y trouver Aïda. Les deux amants s’éteignent dans un duo touchant alors qu’Amneris, fort dépitée, prie les dieux pour Radâmès.

L’air: Céleste aïda

Radamès chante son amour pour Aïda, avant de partir à la guerre.

L’interprète: Franco Corelli

Ténor né à Ancone en 1921 et mort en 2003 à Milan. Il se produit à Rome en 1953 et devient membre de cet opéra. En 1961, il interprète ‘’le Trouvère’’ à New York. Il chantera avec Maria Callas et sera dirigé, entre autres, par Herbert Von Karajan. Il arrête sa carrière en 1976. Il a fait partie des meilleurs ténors d’après guerre et a notamment marqué les rôles de Radâmès (Aida), Calaf (Turandot), Manrico (Le Trouvère).

Anecdote: sa femme l’attendait après chaque représentation avec une liste des critiques sur sa performance (le pauvre!).

Le compositeur: Giuseppe Verdi

Verdi est né près de Parme en 1813 dans une famille modeste.

Il connaît des débuts difficiles dans la vie: il est refusé au conservatoire de Milan pour ses idées politiques, il perd ses deux enfants à quelques mois d’intervalles; en 1839 il obtient son premier succès à la Scala de Milan mais quelques mois plus tard, il perd son épouse. Cette série se terminera par l’échec d’une comédie à la Scala. Enfin, en 1842 il triomphe avec Nabucco. Il s’inspirera des grands maîtres de la littérature pour écrire ses principales œuvres qui, comme sa vie, connaissent une alternance de hauts et de bas. 

Ces années galères s’achèveront par l’écriture de 3 chefs d’œuvre: Rigoletto (1851), Le Trouvère et Traviata. Sa carrière internationale est désormais lancée, d’autres grandes œuvres suivront à un rythme apaisé: les Vêpres Siciliennes (1855), la Force du Destin (1867), Aida (1871), Requiem (1874), Otello (1887) et Falstaff (1893). Très engagé politiquement dans l’Italie révolutionnaire il sera élu député en 1861. Il s’éteint à Milan en 1901; deux cent mille personnes suivront son enterrement.